Beyond the binary

Briser les stéréotypes de genre : une conversation sur les transidentités

L’incroyable mythe de la dysphorie de genre à apparition rapide (ROGD)

Ah, la dysphorie de genre à apparition rapide (ROGD)… Vous savez, cette mystérieuse condition qui parait frapper les adolescents et les jeunes adultes du jour au lendemain, les transformant soudainement en personnes transgenres. Malheureusement pour ceux qui croient dur comme fer à l’existence de cette « maladie », la ROGD n’est tout simplement pas reconnue par la communauté médicale et scientifique. Alors, pourquoi tant de gens semblent-ils y croire ? Et pourquoi tant de controverses autour de ce sujet ? Asseyez-vous, détendez-vous et préparez-vous à découvrir la vérité derrière l’incroyable mythe de la ROGD.

Comment est née la théorie de la ROGD ?

Tout a commencé en 2018, lorsque Lisa Littman a publié une étude exploratoire dans la revue PLOS ONE. Selon cette étude, 256 parents sur des forums en ligne affirmaient que la dysphorie de genre de leurs enfants avait soudainement commencé à la puberté, coïncidant avec une augmentation de l’utilisation des réseaux sociaux et l’influence des pairs. Littman a alors avancé l’hypothèse que la ROGD pourrait être le résultat d’une « contagion sociale » et de mécanismes de mimétisme limités pour gérer les émotions fortes ou négatives.

Des problèmes de méthodologie

Malheureusement pour Littman, sa méthodologie présentait de nombreuses failles qui lui valut une réécriture de son article quelques semaines après sa publication. Voici quelques exemples des faiblesses de celui-ci, elle a recruté ses participants parmi les parents fréquentant des sites Web particulièrement négatifs à l’égard des personnes transgenres, ce qui a probablement entraîné un biais de sélection. De plus, les réponses des parents ne reflétaient pas nécessairement les expériences et les symptômes des adolescents ou des jeunes adultes concernés.

Pourquoi la ROGD n’est-elle pas reconnue par la communauté médicale et scientifique ?

Eh bien, tout d’abord, il est important de noter que la ROGD n’est pas une condition cliniquement reconnue. En fait, plusieurs organisations professionnelles de psychologie et de médecine ont signé une déclaration s’opposant à l’utilisation du terme ROGD en raison de son manque de fondement scientifique et de son potentiel de nuisance.

Une absence de preuves solides

L’étude de Littman était basée sur des observations de parents, ce qui signifie qu’elle ne faisait que générer une hypothèse plutôt que de valider cette hypothèse. Pour que la ROGD soit reconnue comme une condition légitime, il faudrait des preuves supplémentaires provenant d’adolescents et de jeunes adultes souffrant de dysphorie de genre, ainsi que d’experts en la matière.

Réfutation par d’autres études

Plusieurs articles publiés dans des revues scientifiques se sont opposés au terme ROGD. Par exemple, un article de 2020 Methodological Critique of Littman’s (2018) Parental-Respondents Accounts of “Rapid-Onset Gender Dysphoria” – PMC (nih.gov) a critiqué l’étude de Littman pour ses méthodes de recherche érronées et a soulevé des questions sur le biais potentiel de l’article. Un autre article de 2022 Do Clinical Data from Transgender Adolescents Support the Phenomenon of “Rapid Onset Gender Dysphoria”? – The Journal of Pediatrics (jpeds.com) a également rejeté l’hypothèse de la ROGD, suggérant que les réponses des parents reflétaient davantage leurs propres expériences et perceptions que celles des adolescents ou des jeunes adultes concernés.

Pourquoi tant de gens croient-ils en la ROGD ?

Il est difficile de dire exactement pourquoi tant de gens sont convaincus de l’existence de la ROGD. Peut-être que certains parents trouvent plus facile de blâmer les réseaux sociaux et les pairs plutôt que d’accepter que leur enfant puisse être réellement transgenre. De plus, les médias et les groupes anti-transgenres ont largement diffusé l’idée de la ROGD, contribuant à répandre le mythe.

Quels sont les dangers de la théorie de la ROGD ?

Le principal danger de la théorie de la ROGD est qu’elle peut causer un préjudice considérable aux adolescents ou aux jeunes transgenres. En promouvant l’idée que la dysphorie de genre est probablement « contagieuse » et résultant de mécanismes de mimétisme inadaptés, la théorie de la ROGD stigmatise et délégitimise les expériences des adolescents ou des jeunes transgenres.

Des répercussions sur les droits et les politiques concernant les jeunes transgenres

La désinformation autour de la ROGD affecte également les décisions en matière de politiques relatives aux droits des adolescents ou des jeunes transgenres. De nombreux projets de loi visant à limiter les droits des adolescents ou des jeunes transgenres à l’accès à des traitements d’affirmations du genre ont la ROGD pour soutenir leurs arguments. Par ailleurs ces lois sont en plein explosion aux États-Unis [2023 Anti-Trans Bills: Trans Legislation Tracker]. Encore en juin 2022, l’étude de 2018 est encore citée dans la campagne visant à empêcher l’accès aux soins liés à la transition en Floride [Florida Medicaid](AHCA_GAPMS_June_2022_Report.pdf (myflorida.com)).

Effets sur l’accès au soutien et aux ressources

La théorie de la ROGD peut par ailleurs nuire à l’accès des adolescents ou des jeunes transgenres au soutien et aux ressources dont ils ont besoin. En suggérant une contamination par les réseaux sociaux et la connexion avec des personnes transgenres, certains parents dissuadent de l’utilité d’accès d’un soin ou pousse vers des thérapies de conversion

Conclusion, la ROGD reste un mythe encore trop rependu, et un argument pour convaincre des parents crédules que leurs enfants vont bien et qu’ils doivent arrêter d’interagir sur les réseaux sociaux. Il serait préférable que l’on se concentre d’avantages sur les besoins des adolescents ou des jeunes en demande d’affirmation de genre, plutôt que de refermer la porte aux soins, les études montrant que l’affirmation de genre réduit considérablement le mal-être de ceux-ci


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